Utiliser son téléphone pour des transactions financières est le quotidien de plus en plus de personnes dans les pays émergents. Selon le rapport annuel publié par le GSMA dans le cadre du Mobile World
Pourtant, beaucoup reste à faire. En termes de couverture tout d’abord : si on compte dans le monde 3,2 millions d’agents, la moitié d’entre eux seulement sont véritablement actifs. Or, pour donner confiance au consommateur, la garantie de pouvoir partout et tout le temps échanger son argent électronique contre de la monnaie sonnante et trébuchante est essentielle. En termes d’usage ensuite : les opérations « over the counter » (OTC), réalisées via un agent sans que l’utilisateur final n’ait un compte nominatif, sont encore très nombreuses, en particulier en Asie du Sud, ce qui ne favorise pas une réelle inclusion financière des plus pauvres. Par ailleurs, les deux-tiers des transactions de mobile money sont encore consacrées à l’achat de crédits téléphoniques, fonctionnalité historique très basique ; a contrario, seuls 7 % sont des règlements de factures et 2 % des paiements chez des commerçants. Les transferts d’argent à l’international de wallet à wallet, qui ne représentent que 0,1 % des volumes, progressent vite (+52 %) et sont disponibles sur 29 « corridors » de migration, principalement en Afrique. Il existe enfin une marge de progression pour ce qui est de l’adoption de ces services par les populations les plus vulnérables, à savoir les femmes (37 % des clients) et les ruraux (47 %).
Une activité lucrative
Les activités de mobile money sont de plus en plus rémunératrices pour les opérateurs qui les pilotent : les revenus générés ont ainsi augmenté de 40 % entre juin 2014 et juin 2015. Plus d’un quart d’entre eux en tire au moins 10 % de leurs revenus. Les commissions reçues des particuliers et des entreprises utilisant le service sont la principale source de chiffre d’affaires, mais les économies réalisées par la vente en direct de crédits téléphoniques peuvent aussi se révéler conséquentes. À l’instar de celles de Safaricom, l’opérateur kenyan qui pilote le plus développé des systèmes de mobile money,
Mais les opérateurs savent aussi qu’il sera indispensable de continuer d’investir, alors que le paysage concurrentiel des pays émergents est bouleversé par l’arrivée de nouveaux acteurs dans les paiements, comme les FinTech. Il leur faudra en particulier prendre le virage des smartphones qui commencent à se déverser sur ces marchés. Les solutions de mobile money, qui utilisent aujourd’hui principalement la technologie