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Livret A : la hache de guerre enterrée ?

Créé le

29.06.2011

Les encours du livret A ont progressé de 8,4 % entre avril 2010 et avril 2011, à 203 milliards d’euros, selon le rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée. La Banque de France, qui héberge l’observatoire, se félicite de ces bons résultats, ainsi que de l’utilisation de cette épargne : 65 % des fonds sont centralisés dans le fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts et financent à 90 % des prêts pour le logement social ; les 35 % restants sont utilisés conformément à la loi, à savoir pour le financement des PME, ces prêts représentant 2,5  ois le montant de l’encours conservé par les banques.

Un bilan aussi positif signifie-t-il que la hache de guerre entre les banques, la Caisse des Dépôts et les acteurs du logement social est enterrée ? Un décret du 16 mars, fixant la convergence des taux de centralisation des banques à 65 % en 2022, a en tous cas clos le débat… pour quelques mois. La collecte du livret A reste en effet conditionnée à la stratégie des banques vis-à-vis de leurs produits d’épargne. Les exigences des ratios de liquidité de Bâle III, qui s’imposeront à partir de 2015, poussent les banques à orienter l’épargne de leurs clients vers des produits bilanciels, comme les livrets. Mais le livret A est handicapé par rapport à d’autres non défiscalisés, car les fonds collectés ne sont que partiellement conservés dans les bilans bancaires. Le risque est donc de voir la collecte du livret A se réduire dans les mois qui viennent. « Pour l’instant, il n’y a pas d’évolution préoccupante, tous les indicateurs sont au vert mais c’est quelque chose qu’il faudra suivre attentivement », assure le gouverneur Christian Noyer, qui rappelle que le décret prévoit une clause de rendez-vous à partir de 2016.

C’est également sans compter l’arrivée possible d’un nouveau produit d’épargne réglementée long terme sur le modèle du PEP. Il serait actuellement à l’étude.