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Stratégie

Les banques en ligne cherchent un second souffle

Créé le

23.09.2016

-

Mis à jour le

30.09.2016

Tout un chacun peut désormais devenir client de Boursorama : la banque en ligne de Société Générale a lancé en septembre « Welcome », une offre sans des conditions de revenus qui ont fait la marque de fabrique des banques en ligne de première génération. En échange, le nouveau client paie 1,50 euro par mois pour une carte Visa classique à débit immédiat. ING Direct et Monabanq ont récemment pris des virages similaires, en facturantleurs services respectivement 5 et 2 euros mensuels, sans conditions de revenus. Pour Boursorama, il s’agit non seulement de réagir à la concurrence, mais aussi d’élargir sa base de 850 000 clients. « Avec des plafonds de 200 euros par semaine pour les retraits et 600 par mois pour les paiements, et un découvert activé après quelques mois, Boursorama cible une clientèle d’étudiants et de jeunes salariés à faibles revenus mais aptes à gérer leurs finances », remarque Yves Grégoire, directeur Services financiers chez Sia Partners. Loin donc de la clientèle des interdits bancaires que visait initialement le Compte Nickel, mais peut-être plus proche de celle que le « compte sans banque » a finalement attirée. Les banques en ligne sont en effet de plus en plus confrontées à la concurrence des « néobanques », conçues pour le mobile et la clientèle des « digital natives », à l’instar de l’allemande N26, qui s’introduit en France, ou de sa compatriote Fidor, rachetée cet été par BPCE. Mais ce mouvement de Boursorama, ING Direct et Monabanq doit surtout être vu comme une réaction à l’environnement de taux qui met à mal leur modèle économique originel. Yves Grégoire souligne qu'« il ne s’agit plus seulement de capter l’épargne, mais de la faire vivre, pour générer des commissions relatives aux placements d’assurance vie ou aux paiements par carte, et de développer des offres de crédit, immobilier aujourd’hui et bientôt aux entreprises. Aujourd’hui, les consommateurs sont plus matures sur la question du prix et sont prêts à payer à la hauteur du service dont ils ont précisément besoin. D’où le passage d’une stratégie 100 % gratuit à un modèle de “juste prix”. » Les néobanques, dont la plupart reposent sur une gratuité quasi totale, finiront-elles par suivre le même chemin ?

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº800