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Unicredit

Départ de Mustier : le marché déçu

Créé le

17.12.2020

Au-delà du discours officiel, ce qui a réellement motivé Jean-Pierre Mustier quand il a décidé de ne pas rester au-delà du mois d’avril 2021 à la tête de la première banque italienne Unicredit se devine facilement. Le Français conteste l’intérêt de la fusion hâtive désirée par l’État italien entre Unicredit et Monte dei Paschi di Sienna (MPS), d’où son départ annoncé le 30 novembre de son poste d’administrateur délégué. Nommé en octobre pour devenir président du conseil d’UniCredit, Pier Carlo Padoan qui a piloté, quand il était ministre de l’Économie, le sauvetage de MPS par l’État italien fin 2016, semble choisi pour mettre en œuvre cette fusion.

Le marché a manifesté sa déception : le cours d’Unicredit a perdu plus de 8 % au lendemain de l’annonce du départ du Français. Il faut dire que, depuis 2016, Jean-Pierre Mustier a redressé la banque, même si beaucoup lui reprochent des méthodes brutales. Et le projet de fusion avec MPS n’est guère enthousiasmant, à en croire Jérôme Legras, directeur de la recherche d’Axiom AI : « la fusion avec MPS apparaît comme un projet extrêmement risqué. MPS a déjà été recapitalisée plusieurs fois par le passé… et de nouveaux problèmes semblent émerger à chaque fois ! »

Vis-à-vis de Bruxelles, l’État italien doit se désinvestir du capital de MPS et il souhaite le faire rapidement. Comment rendre plus enthousiasmante la fusion aux yeux des détenteurs de titres Unicredit ? Selon Jérôme Legras, « pour que la transaction soit intéressante, il faudrait vraiment des conditions très attrayantes apportées par l’État italien mais la Commission européenne pourrait y trouver à redire. » S. G.

Achevé de rédiger le 10 décembre 2020

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº851