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Crowdfunding: L’aéroport de Toulouse déchaîne les passions

Créé le

25.11.2014

-

Mis à jour le

01.12.2014

Alors, sexy le crowdfunding ? À la rentrée, la publication de l’ordonnance donnant un statut au secteur a donné lieu à un concert de louanges. WiSEED, l’une des premières plates-formes d’equity crowdfunding, a décidé de prendre le gouvernement au mot en lançant, le 19 novembre, un projet de rachat de parts de l’aéroport de Toulouse. Il semble pourtant que cette initiative fasse grincer les dents des élus locaux, qui souhaiteraient, sans le dire clairement, céder leurs parts pour renflouer leur propres caisses, et voient d’un mauvais œil ce trublion se porter acquéreur d’une part du capital.

Qu’est-ce qui est en jeu ? L’État a fait part de son intention de céder une partie – 49,99 % très exactement – des 60 % de parts qu’il détient dans l’aéroport de Toulouse. Les 40 % restants sont répartis entre différentes collectivités locales. Le solde – soit 10,01% – de la participation de l’État serait réservé en priorité à l’acheteur.

L’offre de WiSEED porte sur ces 10,01 %. Le 30 novembre au soir, plus de 8 000 intentions d’investissement avaient été recueillies, pour un montant total avoisinant les 18 millions d’euros. Selon Thierry Merquiol, cofondateur de WiSEED, « le succès rencontré auprès du grand public démontre une volonté nouvelle chez les particuliers de peser sur le devenir d’entreprises jugées emblématiques ». Certains investisseurs ont d’ailleurs utilisé le mot de « patrimoine » pour désigner l’aéroport. Elle est le signe, également, d’un changement de taille et d’ambition pour ce nouveau métier.

Sur les deux terrains de la communication et du lobbying, l’opération est un véritable succès. Thierry Merquiol souhaite amener le gouvernement à modifier la procédure d’appel d’offres, théoriquement clos depuis le 31 octobre. En effet, l’article 11 du cahier des charges prévoit que « l’État se réserve la faculté à tout moment d’interrompre la procédure de transfert pour y mettre un terme ou en modifier les modalités ». Affaire à suivre…

A. M.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº778