Orange Money intensifie sa présence en Afrique

Pouvez-vous pr&eacute;senter votre activit&eacute; en Afrique ? Orange Money est &agrave; ce jour pr&eacute;sent dans une quinzaine du continent africain (voir carte) et compte plus de 13 millions de clients. Cette activit&eacute; est au cœur de notre portfolio en Afrique et dans les pays &eacute;mergents. &Agrave; ce niveau de p&eacute;n&eacute;tration, cela d&eacute;montre l'int&eacute;r&ecirc;t de cet outil pour des clients bancaris&eacute;s et non bancaris&eacute;s, pour lesquels notre service joue un r&ocirc;le d'inclusion financi&egrave;re. Dans notre cas, la valeur totale des transactions a plus que tripl&eacute; entre 2012 et 2013 et a plus que doubl&eacute; entre 2013 et 2014. Les montants deviennent significatifs. Dans quelle strat&eacute;gie s&rsquo;inscrit l&rsquo;accord avec Ecobank ? L'int&eacute;r&ecirc;t du d&eacute;veloppement du bank-to-wallet justifie l'accord annonc&eacute; r&eacute;cemment avec Ecobank et, un peu avant, avec Bank of Africa et BNP Paribas. Le use case du transfert d'argent est tr&egrave;s embl&eacute;matique de l'industrie du mobile money et concerne d&eacute;sormais de nombreux pays du continent africain. Les clients sont par d&eacute;finition des gens qui ont davantage de ressources qui en transf&egrave;rent a des gens qui en disposent moins. Ce qui est nouveau et montre la maturation de l'industrie, c'est qu'il y a deux ans, ces projets d&eacute;marraient par une exp&eacute;rimentation, un pilote, dans un pays donn&eacute; et une banque donn&eacute;e. En 2015, nous sommes pass&eacute;s &agrave; un d&eacute;ploiement global, sur l'ensemble du p&eacute;rim&egrave;tre commun de la banque et de l'op&eacute;rateur. Nous sommes capables de d&eacute;ployer plus vite. Nous assurons &eacute;galement un d&eacute;ploiement multibanque. Avec quelles autres banques pr&eacute;voyez-vous de signer des accords similaires ? Nous ne le ferons pas forc&eacute;ment avec toutes, mais nous rencontrons les grands acteurs du continent, nos partenaires, et nous &eacute;tudions les conditions d'un d&eacute;ploiement r&eacute;ussi. J'ai d'ailleurs rencontr&eacute; &agrave; Barcelone d'autres acteurs bancaires int&eacute;ress&eacute;s &agrave; r&eacute;pliquer ces d&eacute;ploiements, ou &agrave; les faire sous une forme diff&eacute;rente. O&ugrave; en est le d&eacute;ploiement de votre offre en partenariat avec BNP Paribas ? Celui-ci a &eacute;t&eacute; finalis&eacute; dans l'ensemble des implantations du groupe en Afrique &agrave; l'exception du Mali o&ugrave; les tests se poursuivent. Nous avons ouvert ce service en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire et au S&eacute;n&eacute;gal au cours du second semestre 2014. L'objectif est que les clients de la banque puissent transf&eacute;rer de l'argent depuis leur compte vers Orange Money, et inversement, de fa&ccedil;on simple, pour r&eacute;pondre aux demandes des banques, et en conformit&eacute; avec les engagements des op&eacute;rateurs. Qu'est ce qui explique l&rsquo;acc&eacute;l&eacute;ration de ces d&eacute;ploiements ? Cette acc&eacute;l&eacute;ration suit l'histoire du mobile money. En 2011, lorsque j'ai d&eacute;marr&eacute; mes activit&eacute;s, Safaricom et M-Pesa au Kenya &eacute;taient la r&eacute;f&eacute;rence indiscutable en Afrique. En 2013, la GSMA a publi&eacute; un rapport sur la question : 10 services de mobile money dans le monde sur 150 &eacute;taient parvenus &agrave; la taille critique requise, &agrave; savoir 10 % de la client&egrave;le t&eacute;l&eacute;com utilisatrice du service. Notre activit&eacute; en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire en faisait partie. Deux ans plus tard, pour Orange, cette cible a &eacute;t&eacute; atteinte dans plusieurs pays. Nous constatons &eacute;galement que, dans les 12 ou 18 mois qui viennent, ces projets viendront grossir la liste de la GSMA. Les succ&egrave;s se multipliant, l'effet d'entra&icirc;nement est &eacute;vident pour les partenaires que sont les banques, les prestataires de services (compagnie d&rsquo;&eacute;lectricit&eacute;, d&rsquo;eau, etc..), et m&ecirc;me des &Eacute;tats. Quels sont les effets de cette croissance sur le taux de bancarisation ? Le taux de bancarisation est de 24 % &agrave; l'&eacute;chelle du continent mais avec de grandes disparit&eacute;s. Les effets du d&eacute;veloppement du mobile money sur cet indicateur sont tr&egrave;s sensibles : le taux de bancarisation au Kenya est de 40 %. Dans une grande partie des pays dans lesquels nous op&eacute;rons, le taux moyen se situe entre 10 et 15 %. Nous avons d&eacute;pass&eacute; 20 % de p&eacute;n&eacute;tration en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire. Est-ce que les op&eacute;rateurs bancaires songent &agrave; d&eacute;velopper des synergies pour permettre des &eacute;changes interbanques ? &Agrave; l'heure actuelle, nos accords portent sur des transferts &laquo; de soi-m&ecirc;me &agrave; soi-m&ecirc;me &raquo;. Je ne peux pas parler pour la communaut&eacute; bancaire. Cependant, dans certains pays, les op&eacute;rateurs mobiles travaillent &agrave; cette interop&eacute;rabilit&eacute;, qui permet des transferts de compte &agrave; compte. Millicom l'a annonc&eacute; pour la Tanzanie (voir Encadr&eacute;) ; nous d&eacute;veloppons un projet similaire &agrave; Madagascar [1] . La croissance du e-commerce est-elle un facteur de d&eacute;veloppement de l&rsquo;activit&eacute; de mobile money ? Il y a deux ans encore, le mobile money &eacute;tait utilis&eacute; uniquement pour des transactions P2P. D&eacute;sormais, nous avons int&eacute;gr&eacute; une solution de e-commerce. C&rsquo;est &eacute;galement pour cela que nous accompagnons Cdiscount dans son d&eacute;ploiement en Afrique, pour faire du paiement &agrave; distance. Nous faisons maintenant du CtoB. Vous lancez un smartphone ce printemps, en partenariat avec Firefox. Quels sont les enjeux associ&eacute;s &agrave; l&rsquo;augmentation du taux de p&eacute;n&eacute;tration des smartphones en Afrique ? L&rsquo;augmentation de l&rsquo;adoption des smartphones dans cette r&eacute;gion va permettre de nouveaux usages pour Orange Money. Orange a par exemple lanc&eacute; en 2014 l&rsquo;application Orange Money pour Android, qui am&eacute;liore l&rsquo;exp&eacute;rience utilisateur. Aujourd&rsquo;hui disponible au Mali, &agrave; Madagascar, en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire et au S&eacute;n&eacute;gal, l&rsquo;application le sera bient&ocirc;t dans tous les pays d&rsquo;Afrique o&ugrave; Orange est pr&eacute;sent. L&rsquo;ergonomie est plus simple que l&rsquo;interface USSD : plus besoin, par exemple, de saisir le num&eacute;ro du destinataire du transfert, qui est accessible directement depuis ses contacts pour effectuer ses op&eacute;rations. L&rsquo;application permettra &eacute;galement une gamme de nouveaux services, comme par exemple une interface sp&eacute;cifique pour les malvoyants ou les personnes qui ne savent pas lire. De mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, quel que soit leur type, les smartphones sont un formidable acc&eacute;l&eacute;rateur de d&eacute;veloppement pour l&rsquo;e-commerce, dont Orange Money constitue une brique cl&eacute;. Concernant les technologies, les ambitions de Google, le standard HCE, etc., voyez-vous ces &eacute;volutions comme des menaces ? Il ne faut jamais &eacute;carter une solution au pr&eacute;texte qu'elle ne serait pas une menace. Cependant, quand on voit le paysage global des paiements qui est une industrie de masse avec des solutions globales, il est des solutions qui peinent &agrave; s'imposer en volume et beaucoup d'autres qui n'atteignent pas la taille critique. Les solutions de mobile money ont conquis &agrave; ce jour 100 millions d&rsquo;utilisateurs. La plupart d&rsquo;entre eux se trouvent en Afrique. Cela s&rsquo;explique par le fait que ce continent fait preuve d'une forte app&eacute;tence pour les nouvelles technologies. Cependant, cette croissance s&rsquo;est faite sur dix ans. C'est &agrave; peu pr&egrave;s le temps n&eacute;cessaire pour que les choses se fassent &agrave; grande ampleur dans les paiements, comme le d&eacute;montre l&rsquo;exemple de la carte bancaire. Les &Eacute;tats-Unis n&rsquo;&eacute;chappent pas &agrave; cette r&egrave;gle. 1 En mars 2015 Orange Money a &eacute;galement conclu un accord d&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; transfronti&egrave;re avec Airtel, entre le Burkina Faso et la C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire, ndlr.

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