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Vers une monnaie numérique de banque centrale

Créé le

22.02.2021

La monnaie digitale de banque centrale (ou monnaie numérique de banque centrale, l’appellation pas plus que le concept, ne sont encore normés) viendra-t-elle compléter nos espèces sonnantes et trébuchantes et les billets pliés au fond de nos porte-monnaie ? L’idée est très sérieusement étudiée par les Banques centrales. Deux versions sont à l’étude : l’une serait limitée aux transactions entre intermédiaires financiers ; l’autre plus disruptive concernerait également les échanges entre particuliers, en remplaçant la monnaie fiduciaire. Ces projets répondent à de multiples objectifs pour les banques, commerciales ou centrales : économie de coûts, accélération des délais de transaction, accompagnement des nouveaux usages innovants dans les paiements, inclusion financière, maintien des règlements en monnaie de banque centrale face à la concurrence des cryptomonnaies comme le bitcoin… Mais ces évolutions ne sont pas sans risque, pour l’équilibre du système bancaire.

Les experts réunis par Séverine Leboucher (journaliste) font le point sur ces différents enjeux, sur les précautions à prendre dans la mise en œuvre de cette monnaie numérique, ainsi sur les premières expériences pilotes menées dans ce domaine, en France, mais aussi à l’étranger.

Le dossier est en outre complété par la chronique d’Olivier Klein (HEC, BRED) qui souligne également les risques d’instabilité que pourrait engendrer cette nouvelle monnaie.

 

Et aussi dans ce numéro…

 

Jacques Bichot (économiste) de son côté remet en perspective le phénomène de « numérisation de la finance » et l’apparition des cryptomonnaies : « Notre vie est numérisée depuis des millénaires, et cette numérisation, particulièrement liée à l’organisation monétaire de la vie économique, n’a pas attendu l’apparition et le développement de notre savoir-faire informatique » souligne l’auteur, qui rappelle aussi le principe fondamental des équilibres monétaires : la comptabilité en partie double. Un principe battu en brèche par les cryptomonnaies…

 

Pour assurer la mise en conformité de l’Euribor avec le règlement européen BMR (BenchMarks Regulation), décidé suite aux scandales des indices IBOR au début des années 2010, l’European Money Markets Institute, désigné comme administrateur de l’Euribor, a mené une réforme structurelle de l’indice, permettant aux banques de continuer à l’utiliser dans leurs contrats et instruments financiers. Jean-François Pons et Jean-Louis Schirmann, respectivement Chairman of the Board et CEO de l’EMMI, reviennent sur le déroulement et les choix qui ont marqué cette réforme, jusqu’aux dernières modifications qui s’appliqueront à partir d’avril 2021.

 

Retour sur le télétravail : Stéphanie Chaptal (journaliste) montre comment les sociétés du secteur financier, qui progressaient déjà avant 2020 dans leur réflexion et la mise en oeuvre d’une organisation du travail plus flexible, ont dû adopter en quelques semaines avec la crise sanitaire le travail à distance à grande échelle. Elle étudie les conséquences de cette accélération forcée des pratiques sur les organisations et systèmes informatiques de deux grandes catégories d’acteurs : les banques traditionnelles et les fintechs, déjà habituées à une plus grande flexibilité d’organisation. Elle montre également comment les premières mesures prises dans l’urgence ont évolué au fil des mois, ont gagné en sécurité et en efficacité et dans certains cas, se sont installées pour aboutir à des accords pérennes.

 

Dans leur chronique de l’ADICEF, Pierre-Henri Damotte (Société Générale) et Hervé Thiery (ADICEF) reviennent sur le récent règlement ANC 2020-10 qui modifie la forme des états sociaux des banques dès la clôture 2020. Le sujet est technique mais important car, soulignent les auteurs, « cette amélioration permet de mieux équilibrer la contribution des établissements français au financement du mécanisme européen du Fonds de Résolution Unique. »

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº854