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Une année riche en surprises

Créé le

26.01.2022

L’année 2022 devrait être riche en surprises et pourrait prendre des orientations diverses. Dans la plupart des économies, le produit intérieur a presque retrouvé son niveau prépandémique et on assiste à un changement de vitesse dans les forces de croissance économique. L’épargne des ménages continue de croître et la consommation de biens est plus résiliente que prévu. Il semble donc subsister un potentiel important de reprise de la consommation dans la plupart des grandes économies. En matière de réallocations d’actifs, la clef est les relèvements de taux qui se sont imposés aux banques centrales. L’inflation continue de dépasser les attentes et les niveaux connus au cours des trente dernières années, malgré la réouverture des économies et la reprise des voyages internationaux. La forte contagiosité du dernier variant Omicron pèse telle une épée de Damoclès sur ce scénario central.

L’alternative des obligations indexées sur l’inflation

En conséquence, les courbes des taux spot devraient poursuivre leur tendance – d’une pentification vers un aplatissement –, accroissant davantage la volatilité sur les obligations. Dans ce processus, la partie longue des courbes pourrait rester protégée, car toute hausse volontaire des taux pourrait entraîner des craintes sur la croissance. La zone euro devrait faire figure d’exception dans cet aplatissement de la courbe, la BCE étant en retard sur ce point. Dans un monde où les actifs réels jouent un rôle plus central dans les allocations, notre plus grande crainte est liée aux marchés de l’énergie, perturbés par l’accélération de la transition énergétique et la perspective d’une demande accrue lors des mois d’hiver. Les obligations à coupons variables indexés sur l’inflation offrent une alternative attrayante à leurs équivalents à coupons fixes.

Les obligations chinoises, alternative aux bons du Trésor américains

La Chine présente à la fois une décorrélation et une diversification. L’économie est confrontée à un ralentissement plus marqué, qui pourrait assouplir sa politique. Les obligations gouvernementales chinoises constituent une alternative aux bons du Trésor américain (rendements réels positifs et plus élevés), mais avec des bénéfices aléatoires. Cela pourrait profiter au marché action, après une baisse en 2021. Même avec une croissance qui pourrait ralentir, celle-ci devrait continuer à contribuer à environ 25 % de la croissance mondiale dans les cinq prochaines années, selon le FMI.

Le reste des marchés émergents est pour le moment impacté négativement par des banques centrales proactives dans la perspective d’une inflation croissante. Ceci ne favorise pas la croissance. Nous anticipons une hausse des rendements obligataires, mais à un rythme plus lent que les bons du Trésor américains. Dans ce contexte, les devises d’exportation de matières premières devraient enregistrer une meilleure performance que celles d’importation.

Le marché actions entre deux eaux

Les risques vont croissant sur les marchés du crédit. L’accélération de la réduction des rachats d’actifs par les banques centrales induit moins de soutien en termes de liquidités et les valorisations sont plus tendues que sur les marchés actions. En outre, la demande des investisseurs reste solide et nous maintenons notre exposition inchangée, juste en deçà de notre exposition aux obligations d’État.

L’appétit pour le risque est modéré sur les actions : notre SG Multi Asset Risk Indicator n’envoie plus de signal haussier et ne fait plus ressortir d’exubérance. Soulignons que la prime de risque actions, autour de 4,5 %, se situe au-dessus de sa moyenne à trente ans (4 %). Cela signifie que les actions américaines pourraient absorber des rendements plus élevés si les résultats sont conformes aux attentes – nous anticipons un scénario de croissance des bénéfices nets par actions à un chiffre de 5 à 9 % sur le S&P500.  K. A.-B.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº863-864