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Qui veut être banquier à la place des banquiers ?

Créé le

30.05.2016

-

Mis à jour le

12.09.2016

Le dossier piloté par Sophie Gauvent a étudié toutes les candidatures possibles !

Les fonds d’investissement sont à la manœuvre : outre le fait d’investir classiquement en fonds propres, ils peuvent aussi investir dans le rachat de créances cédées par des banques, et, selon les récentes ouvertures réglementaires, prêter en direct aux entreprises. Certains aimeraient bien aller au-delà, en empruntant pour pouvoir prêter. Une demande à laquelle le Trésor doit répondre par décret mais, selon Bruno Bézard, les sources de financement d’un fonds « doivent être stables à long terme, et en substance similaire à des investissements et non pas à des dépôts, selon un modèle “épargner pour prêter”. Ceci étant, l’interdiction d’“emprunter pour prêter” ne doit pas empêcher un fonds de procéder à des emprunts de liquidité. »

Les assureurs, quant à eux, investissent déjà dans des fonds de prêts. Un éventuel assouplissement réglementaire pour les régimes de retraite complémentaire leur permettrait d’accentuer encore leurs interventions dans ce sens. En revanche, ils manifestent beaucoup moins d’appétit pour exercer une activité de prêt en direct auprès des entreprises, une possibilité qui leur est pourtant désormais ouverte. Si le traitement prudentiel de telles opérations a été revu dans un sens plus favorable, beaucoup d’assureurs soulignent les moyens qualitatifs à mettre en œuvre en interne, notamment pour développer une bonne expertise dans l’analyse crédit.

Enfin, le crowdfunding connaît de son côté une croissance annuelle exponentielle, mais reste encore très marginal par rapport aux activités de crédit bancaire. De même, les particuliers ont encore du chemin à faire en termes d’éducation financière, pour passer d’un statut de simple épargnant à celui d’investisseurs en actions ou obligations.

Le métier de banquier n’est pas si facile !

Thierry Dissaux et François de Lacoste Lareymondie (FGDR) donnent leur vision sur le troisième pilier de l’Union bancaire consacré à la garantie des dépôts, en cours d’élaboration. « Instituer une garantie européenne des dépôts serait aller trop vite en besogne » soulignent-ils. Compte tenu des mécanismes prudentiels déjà mis en œuvre, notamment en termes de résolution, ceux-ci estiment que l’organisation actuelle, en fonds de garantie nationaux disposant de leurs ressources propres, est satisfaisante, voire même présente des « atouts essentiels » : elle permet de réagir plus vite, et de s’adapter au mieux aux particularités juridiques locales existantes. Reste à organiser la gestion du fonds de garantie en fonction du niveau actuel très bas des taux d’intérêt…

La loi de programmation militaire de décembre 2013 prévoit des obligations spécifiques en matière de sécurité informatique pour les Opérateurs d’importance vitale (OIV, dont la liste n’est pas publique mais dont certains exercent dans le secteur bancaire). La directive européenne NIS sur les réseaux et la sécurité informatique prévoit le même type de mesures, mais sur une base plus large d’établissements considérés comme des opérateurs de services essentiels. Comme le souligne Stéphanie Chaptal dans son enquête, « ces bonnes pratiques pourraient se répercuter sur l’ensemble du secteur financier ».

L’investissement factoriel, qui alloue stratégiquement les actifs en fonction des facteurs sources de rendements, comme la taille, le risque, suscite un grand engouement de la part des investisseurs. Comment expliquer ce succès ? Les performances réalisées sont-elles à la hauteur des attentes ? Si nécessaire, quelles sont les principales pistes d’amélioration ? Luc Dumontier (La Française Investment Solutions) propose des réponses à ces questions au travers d’une série d’articles dont le premier est publié ce mois.

Enfin, ce numéro est accompagné d'un supplément réalisé en partenariat avec l'AMAFI sur le thème « La finance américaine, grande gagnante de la crise ? ». Comme le constate Stéphane Giordano, « les acteurs américains sortent renforcés d'une crise financière, qui, ironie du sort, a pris naissance chez eux ». Professionnels, économistes et universitaires réagissent à ce constat et étudient les ripostes possibles de ce côté-ci de l'Atlantique : « l'Europe doit affirmer avec force ses ambitions et construire son propre modèle de marché » conclut Stéphane Giordano.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº797