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Le poids des ratios, le choc de la liquidité

Créé le

26.05.2011

-

Mis à jour le

26.06.2014

S’il est une leçon à tirer de la crise financière, c’est bien qu’une banque peut être solvable, mais mourir par manque de liquidité. La gestion de ce précieux carburant du monde financier est désormais une priorité pour les banques et pour les régulateurs. Mais si tout le monde est d’accord sur cet objectif, les moyens mis en œuvre, en l’occurrence les propositions de ratios définis par le Comité de Bâle, n’ont pas convaincu les banquiers… ni même parfois les régulateurs nationaux. Elles ont conduit à se poser des questions fondamentales : qu’est-ce qu’un actif liquide ? Quelle conséquence pour le principe de transformation des ressources en emplois des établissements financiers ? Enfin, sur le plan de l’organisation interne, qui fait quoi, entre directions des risques, de la trésorerie et ALM ? Des enjeux de la régulation à ceux de l’activité au quotidien, en passant par les nécessaires adaptations des stratégies bancaires, ​le dossier de Revue Banque explique et donne les premières solutions.

Depuis janvier 2011, l’EBA a succédé au CEBS, avec un nouveau statut, celui d’Autorité européenne, et des pouvoirs élargis. Andrea Enria explique le fonctionnement de cette entité qui pourra « publier directement des standards réglementaires, qui seront les mêmes pour tous », intervenir auprès du superviseur national, voire dans les cas ultimes de non-application persistante de ses décisions, « le contourner et appliquer les règlements directement aux établissements bancaires nationaux ». Au menu des prochains mois : Bâle ​III et la ​CRD4, le paquet législatif sur la résolution des crises bancaires, et la convergence entre superviseurs. Avis aux candidats, l’EBA recrute…

La bancassurance est un modèle vertueux : non seulement elle est un relais de croissance pour les activités bancaires (dossier Revue Banque, mai 2011), mais aussi le moyen d’organiser une bonne complémentarité des risques. Comme le souligne Georges Pauget (Économie Finance & Stratégie), « l’assurance, à la différence de la banque, ne présente pas de risque de liquidité ».  Elle peut même dans une certaine mesure, sécuriser le financement de la banque. Elle ne présente pas non plus de risque systémique comparable à celui des établissements financiers, car il n’existe pas de risque de contagion entre compagnies. « Il reste maintenant aux régulateurs et aux superviseurs à prendre en compte ces dimensions dans la définition et dans l’appréciation qu’ils font des différents ratios prudentiels », conclut Georges Pauget.

« Bien qu’elles s’en défendent, les banques n’ont que très récemment mis en avant une démarche client réellement orientée vers les besoins » affirme Éric Lamarque (Université de Bordeaux). Désormais, cette préoccupation est la clé d’entrée principale de la relation. Mais, ajoute l’auteur, si les établissements ont réellement l’intention de s’occuper des besoins des clients pour retrouver leur confiance, elles devront entamer une réorganisation en profondeur de leur force de vente, de la frontière entre généralistes et spécialistes, voire même de leur politique de recrutement.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº737