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Les banques centrales mènent la danse

Créé le

23.09.2011

-

Mis à jour le

29.09.2011

Alors qu’il s’apprête à passer le relais à Mario Draghi, Jean-Claude Trichet aurait pu espérer un départ moins mouvementé… Il affronte la crise financière la plus grave rencontrée au cours des 8 années passées en tant que président de la Banque Centrale Européenne (BCE).

De fait, les banques centrales, BCE et Fed en tête, sont en première ligne dans la gestion de la crise, surtout depuis que le front s’est déplacé sur la question des dettes souveraines : face à des gouvernements qui ont du mal à se faire entendre d’une seule voix, en attendant le relais d’instances supranationales telles que le Fonds européen de stabilité financière, voire le Mécanisme européen de stabilité (mais certains doutent déjà de leur efficacité…), elles apparaissent comme le dernier levier qui puisse encore avoir une action sur les marchés.

Twist

Au cours de ces années de crise, ces institutions vénérables ont su s’affirmer comme des acteurs indépendants et réactifs, mettant en œuvre rapidement des actions non conventionnelles, parfois très éloignées de leur terrain de manœuvre habituel : rachat d’obligations sécurisées et de dettes souveraines pour la BCE, engagement de maintien des taux et plus récemment, opération twist pour la Fed, quand il ne s’agit pas d’actions concertées entre banquiers centraux.

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Cet interventionnisme suscite de nombreuses réactions et bien des critiques, qui, au-delà des mesures exceptionnelles, s’attaquent à la définition même des missions des banques centrales. Le débat porte d’ailleurs jusqu’au sein même de ces institutions, comme le montre le départ du chef économiste de la BCE… et il est sans doute loin d’être terminé. Décryptage dans le dossier de Revue Banque.

Contrôler le contrôle

La fraude Kerviel, suivie de l’escroquerie Madoff, avait déjà conduit les banques à se repencher sur leur dispositif de contrôle interne des risques opérationnels. L’affaire récente d’UBS montre que les efforts doivent être poursuivis. Sous l’impulsion du pôle de compétitivité Finance Innovation, un consortium regroupant des chercheurs et des professionnels a défini un « référentiel de contrôles des risques [opérationnels], concret et unifié, à destination des établissements financiers », explique Éric Lamarque (Université Montesquieu de Bordeaux), sous forme d’une méthodologie de notation du dispositif. Les membres du groupe exposent les résultats de leurs analyses, qu’il s’agisse de la définition des  critères pris en compte, de l’adaptation du contrôle interne à des métiers spécifiques comme le trading, ou encore des pratiques à retenir des méthodes développées par les industries à haut risque.

Biais souverain

Traditionnellement, chaque pays est représenté dans les indices obligataires proportionnellement à sa dette sur le marché. Un processus d’allocation indicielle d’un portefeuille de dettes souveraines conduira donc à surpondérer les pays les plus endettés ! Une aberration par les temps qui courent, mais « la gestion obligataire des portefeuilles souverains de la zone euro était principalement expliquée par la recherche de rendement, le risque étant perçu comme non significatif » expliquent Thierry Roncalli, Benjamin Bruder et Pierre Hereil (Lyxor). Il est désormais urgent de changer de méthodes…

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº740