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Infrastructures de marché : jusqu’où peut-aller la logique de compétition ?

Créé le

23.08.2011

-

Mis à jour le

26.06.2014

En 2007, lorsque l’introduction de la Directive MIF en France a supprimé le monopole des Bourses, la question s’est posée de la capacité de nouveaux acteurs à challenger ces dernières. La réponse est aujourd’hui claire : les plates-formes électroniques concentrent en moyenne, comme le précise Gaspard Bonin (Equinoxe Consulting), 25 % des volumes échangés en Europe.

Au cours des dernières années, le secteur des infrastructures de marché s’est ainsi mis en mouvement autour de trois axes : innovation technique, compétitivité tarifaire et concentration. En outre, cette activité jusqu’à récemment centrée en Europe et aux États-Unis, doit aujourd’hui compter avec la montée en puissance des places asiatiques, Hong Kong bien sûr, mais aussi celles de Chine continentale comme Shanghai ou Shenzhen.

Mais à la lumière de la crise actuelle des marchés, jusqu’où ces entreprises pourront-elles aller dans cette logique de compétition ? Rappelons que les plateformes électroniques ont largement investi dans le trading haute fréquence, une pratique aujourd’hui dans le collimateur des régulateurs, et sont pour la plupart encore peu ou pas rentables… Avec quelle régulation faut-il encadrer des infrastructures, acteurs historiques ou nouveaux entrants, aujourd’hui internationales ? Analyses et scénarios dans le dossier de Revue Banque.

« Pour la Commission européenne rien n’est plus important que d’éviter une nouvelle crise comme celle que nous vivons, dont les coûts sont énormes » a souligné, lors d’un récent passage en France et en exclusivité pour Revue Banque, Jonathan Faull, directeur général du marché intérieur à la Commission européenne. Pour cela, il compte sur la proposition de règlement CRR I et le projet de Directive CRD 4 présentés le 20 juillet 2011 pour renforcer les fonds propres réglementaires et la gouvernance des banques (voir aussi le Mois en revue, p. 13). Il annonce en outre, pour la rentrée, une proposition législative pour instaurer un système de résolution de crise évitant des appels aux contribuables en cas d’insolvabilité d’un établissement financier, et des initiatives en octobre pour renforcer l’encadrement des agences de notation. L’été aura été studieux pour la Commission européenne…

La CNIL a modifié en juin dernier son autorisation unique AU 0003 concernant les traitements des données personnelles mis en œuvre dans le cadre de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette mise à jour, détaillée par Amélie Banck (CNIL), était rendue nécessaire par la transposition en droit français de la 3e Directive adoptée sur ce sujet en octobre 2005. Le nouveau texte intègre « l’approche par les risques », une des principales innovations de la 3e Directive, et porte sur un périmètre élargi de professions et sur des finalités de traitements plus nombreuses. Les banques devront régulariser leurs traitements d’ici à juin 2012.

Pour Jean-Michel Rocchi (NAIS Asset Management) et Michel Ruimy (ESCP-Europe), les fonds souverains pourraient constituer un relais de croissance pour l’industrie de la gestion d’actifs, durement secouée par la crise financière. La recherche de performance conduit ces grands investisseurs à confier une partie de leurs fonds à des tiers-gérants : sur un échantillon de 14 fonds, près de 25 % des 3 000 milliards de dollars sous gestion sont ainsi déjà externalisés [1] , notent les auteurs qui précisent cependant que la manne ne profite pas à tous les gérants…

1 Cerulli Associates, « Global Sovereign Wealth Funds », juillet 2010.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº739
Notes :
1 Cerulli Associates, « Global Sovereign Wealth Funds », juillet 2010.