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Inclusion financière : un enjeu pour le secteur bancaire français

Créé le

25.04.2019

-

Mis à jour le

17.05.2019

Comme le définit l'Observatoire de l'inclusion bancaire, « l'inclusion bancaire participe au processus d'inclusion dans la vie économique et sociale. Elle permet à une personne physique d'accéder durablement à des produits et services bancaires adaptés à ses besoins non professionnels et de les utiliser ». Or l’inclusion financière ne se pose pas uniquement dans les pays émergents. En Europe et en France elle reste un enjeu fort pour les populations fragiles, une définition qui peut recouvrir des situations variées, entre ménages à très faibles revenus ou migrants.

Le dossier piloté par Laure Bergala (Revue Banque) montre que la situation française dans ce domaine semble plutôt en pointe par rapport au contexte européen. Un cadre réglementaire ancien mais régulièrement actualisé, notamment par la loi de 2013, a défini un droit au compte, une offre spécifique de services bancaires ou encore des plafonnements de tarifs. Sur cette base, les établissements bancaires ont souvent aussi mis en œuvre des dispositifs de suivi des clientèles fragiles et des partenariats avec des associations ou des organismes pour optimiser la gestion de budget de ces clients.

Pourtant des insuffisances persistent : l'offre spécifique et dans une moindre mesure le droit au compte restent peu utilisés. Pourquoi ? Quelles solutions sont envisagées pour y remédier ? Les engagements pris fin 2018 par les banques seront-ils suffisants ?

 

Autre enjeu citoyen : la finance verte. Les banques travaillent depuis de longues années sur la prise en compte des enjeux climatiques et de développement durable dans leurs offres de prêts. Mais pour Arnaud Berger (BPCE), cette expérience riche reste encore insuffisamment prise en compte par la Commission européenne dans le cadre de son plan d’action pour le climat : « l’Europe semble privilégier le modèle de financement par les marchés plutôt que celui de l’intermédiation bancaire pour construire sa politique environnementale », déplore l’auteur.

 

Le Crédit Immobilier de France a beau être un établissement en résolution ordonnée, il continue à se montrer innovant. Après la mise en œuvre un dispositif de pilotage qui fait appel aux dernières techniques de la gestion des risques et de l’intelligence artificielle pour le recouvrement des impayés [1] , il vient de lancer la première titrisation STS aux normes européennes : simple, transparente et standardisée. Clotilde Bouchet (CIF) et les banquiers arrangeurs détaillent le montage.

 

Quel état des lieux faire un an après la mise en œuvre du RGPD ? Celle-ci a donné lieu en Europe, et plus particulièrement en France à une importante production législative, souligne Aurélie Banck (Lexing Alain Bensoussan Avocats). Et la CNIL a été particulièrement active tant sur le front des sanctions que sur celui de la publication de règlements et référentiels pour adapter le cadre réglementaire au contexte européen.

 

Enfin, Bernard Cherlonneix (économiste de banque) montre que l’utilisation du dollar américain comme réserves de changes officielles dans les bilans des banques centrales constituent une source de crédit sans cause de ces dernières aux États Unis : or cette création monétaire sans contrepartie dans l’économie réelle est une des principales sources de désordre monétaire à l’échelle mondiale. Il souligne ainsi un privilège exorbitant du dollar.

 

1 Antoine Frachot, Julien Valletoux, Thibaut Malaspina et Benoit Ravel, « Le machine learning pour optimiser le recouvrement des créances immobilières » , Revue Banque n° 820, mai 2018.
 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº832
Notes :
1 Antoine Frachot, Julien Valletoux, Thibaut Malaspina et Benoit Ravel, « Le machine learning pour optimiser le recouvrement des créances immobilières » , Revue Banque n° 820, mai 2018.