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Gestion d’actifs : mer agitée à forte

Créé le

24.06.2011

-

Mis à jour le

26.06.2014

Baisse des rendements, de la collecte de l'assurance vie, hémorragies des fonds monétaires, sous-performance de certains portefeuilles, évolutions réglementaires adverses entre Bâle III qui incite les banques à placer leurs liquidités en produits bancaires plutôt qu’en gestion collective mobilières, Solvabilité 2 qui modifie l’allocation des assureurs vers des encours gérés en interne, voire même certains aspects extra-territoriaux de la loi US Dodd Frank, suspicion jetée par le FSB sur les ETF accusés de menacer la stabilité financière… la gestion d’actifs navigue sur des flots agités.

Mais elle travaille déjà aux moyens de relancer sa croissance : « nous réfléchissons à la création d’un nouveau type de fonds […] adaptés à la réglementation prudentielle bancaire » annonce Paul Henri de la Porte du Theil, président de l’AFG ; même mobilisation auprès des assureurs avec des produits de type « variable anuities » qui permettent de sortir en capital ou en rente viagère, ou des fonds euro-diversifiés positionnés entre les contrats en euros et les unités de compte ; enfin elle regarde vers les pays émergents qui pourraient représenter 25 % des produits de gestion à l’horizon 2014, au niveau mondial. Mais entre concurrence et négociations avec les régulateurs locaux, la partie sera difficile à jouer….

Les enjeux de la CRD4 pour la bancassurance

Michel Bilger (Crédit agricole SA) tire la sonnette d’alarme : « Les règles de Bâle III fragiliseraient les banques ayant une activité significative dans l’assurance et pénaliseraient le modèle de bancassurance largement développé en France ». Et d’énumérer les conséquences dommageables d’une application à la lettre de ces règles : pénalisation des compagnies d’assurance bien capitalisées, pas de gestion flexible des fonds propres au sein du conglomérat, distorsion de concurrence, etc. Il plaide donc pour que leur transposition dans la directive CRD4 (dont la sortie est prévue pour cet été) maintienne, pour la prise en compte des participations de banques dans des compagnies d’assurance, un renvoi vers la Directive conglomérat qui permet d’évaluer de façon satisfaisante « la solvabilité au regard de l’ensemble des risques pris dans les activités consolidées de banque et d’assurance ».

Êtes-vous un twittos ?

Faut-il être présent sur les réseaux sociaux ? Pour certains, c’est inéluctable car ils seront bientôt des canaux de communication aussi pratiqués que nos traditionnels téléphones portables ou boîtes mails. Mais il faut apprendre à échanger autrement avec les internautes et à s’adapter à l’immédiateté qui caractérise ces réseaux. Ainsi, les banques américaines sont déjà des twittos confirmés pour échanger avec leurs clients ; elles exploitent les réseaux sociaux pour constuire de nouvelles méthodes de segmentation ou proposent de « liker » leurs produits, à l’image de la pratique d’appréciation popularisée par Facebook, expliquent Bénédicte Daull Massart et Julien Maldonato (Deloitte). Avec l’arrivée des premières générations nées avec Internet, la tendance ne peut que s’intensifier.

La microfinance elle aussi connaît la crise

Celle qui secoue depuis un an la microfinance indienne a remis en cause quelques idées reçues et fait émerger des bonnes pratiques. Ainsi, « la microfinance n’est pas exclue du capitalisme » explique Jean-Michel Servet (IHEID Genève) ; et elle n’a pas pour but de lutter contre la pauvreté mais plutôt contre l’exclusion financière. La crise indienne pourrait ainsi avoir pour effet paradoxalement bénéfique de conduire cette activité vers sa phase de maturité.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº738