Alors que le drame humain et national qui frappe l’Ukraine cristallise toutes les préoccupations, la publication du deuxième volet du sixième rapport du GIEC
L'addition jusqu'en 2030 ? 600 milliards d'euros a minima
Face à cet enjeu, l’Union européenne prend une part active par une montée en puissance des financements dévolus à la production et aux usages d’énergies bas carbone. Toutefois, un déficit de financement important subsiste entre les flux de financement effectifs et ceux requis pour « décarboner » l’économie. La Commission européenne n’a pas encore officiellement chiffré l’investissement total nécessaire pour une transition énergétique à la fois soutenable et socialement juste à l’horizon de 2050, couvrant à la fois la lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ce dernier. En revanche, l’exercice de chiffrage a été mené jusqu’en 2030. Dans une publication de 2020
Aujourd'hui, les flux nets de financements sont à 460 milliards en moyenne
À titre de comparaison, les flux nets de financement annuels moyens obtenus par les résidents de la zone euro, tous instruments (crédit bancaire, titres de dette et actions) et objets confondus, s’élevaient à environ 460 milliards d’euros entre 2015 et 2019
Jusqu’à présent, une grande partie des initiatives s’est concentrée sur le verdissement des instruments d’épargne et de marché. Les banques et les investisseurs institutionnels ont beaucoup œuvré en ce sens. Toutefois, en dépit de taux de progression à trois chiffres, ces instruments ne représentent encore qu’une fraction négligeable
Dès lors, un complément de financements bancaires apparaît indispensable. Ceux-ci bénéficient de plusieurs atouts comparativement aux financements de marché et drainés par les institutions non bancaires. Tout d’abord, ils n’exigent pas une parfaite adéquation des risques et des maturités entre l’épargnant et le financement du projet : la transformation opérée par les banques permet de mobiliser une épargne liquide et peu risquée, comme les dépôts bancaires, pour financer des projets à long terme plus risqués (caractéristiques indissociables des projets servant la transition énergétique). Ensuite, ils ne sont pas tributaires d’une épargne préexistante : la ressource monétaire est créée simultanément au nouveau prêt.
Financer des projets durables.... et rentables
Ce pouvoir de création monétaire doit être cependant utilisé à bon escient. Il s’agit de se prémunir des conséquences inflationnistes d’une création monétaire excessive au regard de la croissance économique, alors même que le consommateur se verra dans le même temps répercuter une partie des coûts de la transition. Dans ce dessein, les projets devront être, certes, durables, mais aussi créateurs de richesse. L’expertise des banques commerciales est alors irremplaçable pour évaluer la qualité des projets, non seulement sur le plan de leurs vertus écologiques, mais aussi de leur justification économique pour une croissance durable. Elle garantit également une bonne évaluation de la capacité des emprunteurs à rembourser leurs prêts. Et donc de la qualité des contreparties de la monnaie créée !
Un juste soutien attendu sur Bâle 3
La croissance des financements bancaires, fussent-ils « verts », est toutefois freinée par les contraintes prudentielles adoptées dans le cadre de Bâle 3. Or l’importance de l’enjeu justifierait que certaines exigences en capitaux propres soient adaptées, dans la mesure où ces évolutions préserveraient la robustesse du système bancaire. Dans le cadre des stress-tests climatiques