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À la conquête de la Chine : avec patience et optimisme

Créé le

21.02.2014

-

Mis à jour le

03.04.2014

Poussée par l’OMC qui a fait de la libéralisation de l’économie une condition de son adhésion, convaincue du rôle essentiel joué dans les flux financiers mondiaux par ses fonds souverains et investisseurs, la Chine a entamé un cycle – certes prudent, mais déterminé – de réformes financières, et autorisé, au-delà de la special administrative region historique de Hong Kong, la création de zones pilotes destinées à tester ces dernières. L’ensemble de ces mesures devraient  ouvrir un peu plus largement les portes de l’Empire du milieu aux acteurs étrangers.

Ceux-ci lorgnent avec convoitise un pays qui compte 1,3 milliard d’individus et affiche des taux de croissance dont le plus mauvais en 13 ans s’est établi à plus de 7 %. Les banques et sociétés financières françaises affichent des ambitions en la matière et savent faire preuve de patience et d’optimisme. Seront-elles récompensées ? Le dossier de Revue Banque cherche à évaluer ces opportunités, vues de l’intérieur par notre envoyée spéciale à Hong Kong.

 

Le constructeur automobile Peugeot a fait la une de la presse économique ces derniers temps en annonçant l’arrivée du chinois Dongfeng à son capital, mais aussi le partenariat de la banque espagnole Santander avec sa captive Banque PSA Finance. Jean-Baptiste de Chatillon, directeur financier du groupe et président de cette dernière, revient sur cet adossement qui permet à l’établissement de s’affranchir de la garantie de l’État, sollicité en urgence en 2012, tout en sécurisant son accès au refinancement et en améliorant le coût de ce dernier.  Il détaille également l’ensemble des mesures prises pour diversifier les sources de financement de la captive, du lancement du livret Distingo au développement de la titrisation.

 

Alors que BNP Paribas a provisionné dans ses comptes 800 millions d’euros suite à une revue interne qui a recensé « un volume significatif d’opérations qui pourraient être considérées comme non autorisées au regard des lois et des règles des États-Unis », Carolina Ceballos (CAMS) et Vincent Soulignac (juriste) montrent l’enjeu majeur pour les établissements non américains de la conformité au droit américain des sanctions économiques. Ils ont ainsi analysé l’amende (de « seulement » 100 millions de dollars) imposée pour des faits similaires par les autorités américaines au groupe britannique Royal Bank of Scotland.

 

En revenant sur les conclusions d’une conférence organisée par l’ AFGAP [1] et la PRMIA [2] , Jean-Bernard Caen, en tant que membre de ces deux associations, insiste sur l’amélioration nécessaire de l’évaluation du risque souverain. En montrant que l’approche des agences de notation est instable, car fondée sur des indicateurs de court terme comme le PIB, il propose une approche plus robuste qui repose sur l’analyse du bilan de l’État et de la Nation (qui comprend aussi la sphère privée) et le suivi d’indicateurs tenant compte des équilibres structurels à long terme. De nombreux travaux de professionnels de la Place sont également présentés.

 

La bancassurance française a été une des pionnières du genre, mais les banques sont aujourd’hui confrontées à la difficulté de mesurer le risque de leurs participations assurance dans leur univers réglementaire prudentiel. Guillaume Rideau (ENASS) propose un dispositif qui permet de transformer ce risque assurance, au travers des « variables de contagion », en impacts mesurés en points de base sur le ratio de solvabilité du groupe bancaire (bâlois et/ou conglomérat financier).

 

1 Association française des gestionnaires actif-passif. 2 Professional Risk Management International Association.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº770
Notes :
1 Association française des gestionnaires actif-passif.
2 Professional Risk Management International Association.
RB