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Expérimentation

La Banque de France fait le point sur la MNBC

Créé le

25.11.2021

C’est l’un des débats majeurs pour les banques centrales, qui voient poindre là une concurrence monétaire. En septembre 2020, la Banque de France s’est donc lancée dans une série d’expérimentation sur la monnaie numérique de banque centrale (MNBC) « de gros » – par opposition à la version grand public, dite « de détail ». Un an plus tard, sept opérations ont été menées, avec des acteurs privés, nationaux ou internationaux, mais également avec d’autres banques centrales et d’autres autorités publiques. À la clef, des dénouements d’opération « titres » dans différentes configurations, avec différentes classes d’actifs, ou la réalisation d’opérations transfrontalières en devises.

Nathalie Aufauvre, directrice générale de la Stabilité financière et des Opérations, en charge des expérimentations de MNBC à la Banque de France, explique que « ces expérimentations montrent l’intérêt et les attentes des acteurs de marché vis-à-vis des autorités publiques. Face à l’émergence d’actifs financiers sous la forme des jetons numériques (tokens), nous avons notamment montré que la MNBC associée au potentiel des nouvelles technologies permet de venir sécuriser le règlement de ces transactions et, donc, de créer les conditions d’un développement sûr de ces innovations. Nous avons également démontré que les paiements transfrontières et multidevises pourraient bénéficier d’une MNBC interbancaire grâce à un meilleur fonctionnement des chaînes de traitement. »

Derrière les satisfecit, le rapport de 22 pages de la Banque de France pose quelques questions. D’abord, sur l’impact de cette MNBC de gros sur les intermédiaires financiers et la transmission de la politique monétaire à l’économie – voilà pour le côté technique « financière ». Côté technique « technologique », la réflexion est ouverte en matière de disponibilité, de performance, mais aussi… d’efficacité énergétique. Le dossier reste ouvert, comme d’ailleurs sur la MNBC de détail, pour laquelle la BCE a lancé une phase d’investigation en juillet dernier.

 

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº862