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Bâle III : affaire à suivre

Créé le

25.11.2010

-

Mis à jour le

28.12.2010

Au départ, le consensus était général : la crise avait montré la nécessité d’une réforme du ratio de solvabilité Bâle II. Un cycle de G20 plus tard, Bâle III est sur la table. Affaire réglée ? Pas si vite. Les banques estiment que le Comité de Bâle n’a pas pris le temps d’évaluer précisément l’impact des nouveaux calibrages sur leurs bilans et leurs activités : alors que 4 QIS avaient été nécessaires pour élaborer Bâle II, seul un exercice de ce type a été mené, dans des délais tirés, pour construire Bâle III. Surtout, des mesures restent à finaliser comme celles qui doivent encadrer plus particulièrement les établissements systémiques. Enfin, ils ne comprennent pas l’utilité d’un ratio de levier. L’étape suivante qui verra la traduction de ces propositions en une directive européenne sera donc déterminante. Pour tenter de clarifier les débats, le dossier de Revue Banque donne la parole à toutes les parties prenantes : banquiers, régulateurs ou encore Parlement européen.

 

Les États-Unis appliqueront-ils Bâle III ? « Aucun engagement politique sérieux n’a été pris par les autorités américaines », soulignent Estelle Brack et Audrey Parodin (FBF) dans leur analyse de la loi Dodd-Frank, premier texte de réforme des activités financières voté après la crise. Ce texte ne fait d’ailleurs « aucune référence à la mise en œuvre de Bâle II » soulignent-elles. Pire, un round électoral plus tard, il est déjà question d’en amender certaines dispositions, pour faciliter leur mise en œuvre technique, mais vraisemblablement aussi pour en alléger la portée. Dans cette perspective, si certains points peuvent inspirer l’Europe dans sa construction d’une nouvelle régulation financière, celle-ci devra surtout rester vigilante pour préserver un level playing field mondial.

 

Plus largement, quel bilan tirer des G20, depuis celui de Washington en novembre 2008, qui a lancé la refonte de la régulation financière, jusqu’à celui de Séoul en novembre 2010 ? Le hors-série de Revue Banque, réalisé en partenariat avec l’Amafi, détaille la feuille de route que s’est fixé le G20 : supervision,  taxation des banques, agence de notation, représentativité dans les instances internationales, rémunérations, réglementation des produits dérivés, des fonds à risque, spéculation sur les matières premières… Il souligne les avancées obtenues ou ce qui reste à faire. De nombreux professionnels (BNP Paribas, Crédit Agricole, HSBC, Société Générale…) en expliquent les conséquences sur leurs activités et expriment leurs attentes sur les projets qui restent en cours.

 

Les obligations reverse convertible sont des titres de créances à court terme émises par des banques et pouvant être remboursées en actions d’une entreprise tierce si la valeur de ces dernières baisse en dessous d’un seuil fixé au moment de l’émission. Cette conversion en actions intervient lorsque le cours de l’action subit une baisse : « Ce cas de figure a toutes les chances de correspondre à une situation financièrement difficile dans laquelle l’entreprise a besoin de renforcer ses fonds propres », remarquent Pierre Chollet et Pascal Nguyen (Université Paris-Est - Créteil - Val-de-Marne). Ainsi, les obligations reverse convertible pourraient devenir, plus particulièrement en temps de crise, un véritable outil de financement au service des entreprises.

 

Toutes les banques veulent fidéliser leurs clients. Mais, réciproquement, font-elles preuve de fidélité à leur égard , quand elles déplacent leur personnel tous les trois ans, redistribuent les portefeuilles à des conseillers plus experts ou spécialisés, changent d’emplacement ou suppriment leurs agences… Pour Anne Julien (Reims Management School) et Antoine Gautier (consultant), « il est indispensable d’instaurer une vraie culture client dans les entreprises et de développer en même temps tous les mécanismes favorisant une meilleure connaissance du fonds de commerce ». Certains réseaux s’y emploient déjà avec succès…

 

Enfin, décembre est le mois des bilans… Ce numéro propose une lecture d’un an d’actualités bancaires au travers d’une rétrospective des principaux événements qui ont jalonné l’année, mais aussi de quelques pistes de réflexion sur la perspective de 2011 et au-delà.

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº730