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2014 : entre réglementation et remise en cause des business models

Créé le

22.12.2014

-

Mis à jour le

09.07.2015

L’année 2014 a encore été marquée par l’empreinte réglementaire, qu’il s’agisse de la construction de l’Union bancaire, avec l’épreuve du comprehensive assessment ou les avancées de la Résolution unique, mais aussi des travaux autour de Solvabilité 2, la mise en œuvre d’Emir, l’arrivée des actions de groupe dans le droit français, ou encore l’élaboration d’un cadre autour de l’utilisation des données personnelles.

Pour 2015, la question était déjà posée début 2014 reste d’actualité : l’année qui commence, permettra-t-elle de faire une pause réglementaire ? Rien n’est moins sûr : jusqu’à nouvel ordre, le projet de réorganisation des activités bancaires est toujours sur la table, de même que celui de la TTFE. Le secteur financier sera aussi occupé à digérer le bail-in et autre TLAC. Il devra s’accoutumer à son nouveau superviseur européen.

Sur le plan macroéconomique, la grande interrogation pour 2015 concerne l’évolution des taux. Les observateurs attendaient leur remontée en 2014 ; il n’en a rien été au point d’atteindre des situations inédites de taux quasi nuls, voire négatifs. 2015 relance les attentes pour un contexte de taux plus orthodoxe. Les dettes souveraines soulèvent également des interrogations, concernant les règles régissant les restructurations  et les rachats de titres souverains par la BCE dans le cadre de ses QE.

Parallèlement se confirment des tendances de fonds dans le domaine financier : les nouveaux business models de l’économie du partage s’affirment, banque digitale et moyens de paiement en tête ; les marchés financiers asiatiques s’installent durablement dans les équilibres macroéconomiques. La tectonique du secteur financier reste encore très active.

Entre rétrospectives et prospectives, le dossier du mois fait le point sur l’ensemble de ces sujets.

Après l’ISR, voici les titres à impact social : les investisseurs financent des programmes sociaux axés sur la prévention. Le secteur public s’engage à rembourser ce financement, avec intérêt, en fonction de l’impact social créé par le programme et donc des économies réalisées. L’introduction de cette formule, déjà testée au Royaume-Uni, est recommandée par un rapport du comité consultatif, émanation nationale de la task force créée en 2013 par le G8 sur ce sujet, et remis au gouvernement en septembre 2014, expliquent Raphaëlle Sebag, Cyrille Langendorff et Pierre Valentin (Crédit Coopératif).

Gautier Chavanet (Bignon Lebray) de son côté, a analysé le régime juridique français du crowdfunding , récemment mis en place. Si la France est parmi les pionniers pour reconnaître ces nouvelles pratiques, l’auteur regrette que la portée du texte ne soit pas aussi large qu’attendue : les champs d’intervention des IFP (intermédiaires en investissement participatif) et des CIP (conseillers en investissement participatif) apparaissent globalement restrictifs.

Les AQR ont été une lourde épreuve pour les banques européennes, mais plus encore pour les établissements italiens ; 9 d’entre eux accusent un déficit de fonds propres à l’issue de ce test (donc avant recapitalisation 2014). Nadège Jassaud (FMI) a étudié les causes de cette situation : surbancarisation, avec à la clé une marge d’intermédiation trop faible, une gouvernance d’actionnaires difficilement manœuvrable, hausse des créances douteuses, coûts fixes élevés, crise économique. Le secteur bancaire italien ne pourra sans doute pas faire l’économie d’une restructuration en profondeur.

La rédaction de Revue Banque vous souhaite une excellente nouvelle année !

À retrouver dans la revue
Revue Banque Nº779